Hommage aux ânes de la Médina de Fès

Journal intime d’un âne de la Médina de Fès

Hier,

Mes ancêtres étaient là depuis la fondation de la ville, mon utilité était certaine parmi les hommes.

J’étais le moyen de transport le plus utilisé en médina, mes cousins les mulets portaient les charges lourdes, les chevaux portaient les Oulamas.

Fidèle serviteur à mon maître, j’ai travaillé tant d’heures, porté tant de kilos, marché tant de kilomètres. Je fais partie de l’histoire du patrimoine de la Médina de Fès.

Le soir, je dormais dans les rez-de-chaussée des Foundouk et mon maître à l’étage.

Aujourd’hui,

Je suis toujours là, mais je vois des objets métalliques roulants, bruyants et polluants me remplacer. Je suis de moins en moins sollicité. Suis-je entrain de disparaitre du patrimoine de la Médina de Fès.

Demain

Vous n’entendrez peut-être plus « Baalak » ou « Andak » !

Vous n’entendrez peut-être plus le son de mes sabots sur le pavé des ruelles !

Mes sons ne feront peut-être plus partie de la symphonie de la Médina de Fès…